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đŽ Le Tour 2025 : plus quâune course, un miroir


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Nicolas Guerté

Ce jeudi 3 juillet Ă 18h30, les 23 Ă©quipes du Tour de France 2025 seront officiellement prĂ©sentĂ©es au public, en plein cĆur de Lille. Ă quelques heures du Grand DĂ©part, lâheure est venue de regarder derriĂšre le spectacle : argent, pouvoir, dopage discret⊠et une passion populaire intacte.
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Budget XXL, dopage discret et ferveur intacte
Ils sâĂ©lanceront cette annĂ©e depuis Lille, sous les vivats, les portables en lâair et les casquettes Cochonou. Cent quatre-vingt-quatre coureurs parmi les meilleurs grimpeurs, rouleurs et puncheurs de la planĂšte. DerriĂšre eux : des millions dâeuros, quelques soupçons, et une organisation huilĂ©e comme un vĂ©lo de contre-la-montre.
Chaque Ă©tĂ©, le Tour revient. Et chaque Ă©tĂ©, la mĂȘme question ressurgit, en creux : Ă quoi assistons-nous vraimentâŻ?
đ¶ Lâargent roule vite
Les Ă©carts sont flagrants. LâĂ©quipe UAE Team Emirates, emmenĂ©e par le surdouĂ© slovĂšne Tadej PogaÄar, dispose dâun budget estimĂ© entre 50 et 55 millions dâeuros par an, soit deux fois celui dâune Ă©quipe comme Cofidis ou ArkĂ©aâB&B HĂŽtels. En face, Visma | Lease a Bike, avec Jonas Vingegaard dans son sillage, flirte avec les 50 millions dâeuros.
Ces Ă©quipes surĂ©quipĂ©es sâentourent de nutritionnistes, aĂ©rodynamiciens, simulateurs dâaltitude, simulateurs de parcours, et parfois dâanciens ingĂ©nieurs de Formule 1. Les petites formations, elles, luttent avec des jambes, un peu de talent⊠et beaucoup dâespoir.
đ§ Qui dirige vraiment le Tour ?
Ce nâest ni lâUCI (Union Cycliste Internationale), ni les diffuseurs. Le vrai patron sâappelle ASO, Amaury Sport Organisation. Filiale du groupe LâĂquipe, ASO contrĂŽle lâĂ©vĂ©nement de A Ă Z : villes hĂŽtes, parcours, invitations, logistique, sĂ©curitĂ©, droits TV, sponsors. LâUCI valide, mais ASO dĂ©cide.
ASO vend un produit mondial, rentable et millimĂ©trĂ©. Les champions passent, lâimage reste. Peu importe les doutes, pourvu que les hĂ©licoptĂšres filment bien les chĂąteaux.
đ„ France TĂ©lĂ©visions, entre vertu et spectacle
La tĂ©lĂ©vision publique est dans une position schizophrĂšne. Elle diffuse, commente, enjolive le Tour chaque jour. Mais elle prĂ©tend aussi en ĂȘtre le contre-pouvoir, invitant ici ou lĂ un expert âindĂ©pendantâ, posant une question qui ne gĂȘne personne, et concluant vite quâon nâa âaucune preuveâ. Le Tour est sa plus grosse audience de lâĂ©tĂ©, un pilier publicitaire et un marqueur dâidentitĂ©. Alors on dĂ©nonce, mais on floute. On suggĂšre, mais on cĂ©lĂšbre. Le public nâest pas dupe, mais il aime trop le spectacle pour le boycotter.
đ§Ș Dopage moderne : chimie ou technologie ?
La question du dopage biologique nâest pas Ă©teinte, mais elle a changĂ© de visage. Exit lâEPO injectĂ©e Ă lâhĂŽtel entre deux Ă©tapes. Aujourdâhui, on parle de micro-doses, de manipulation gĂ©nĂ©tique Ă la marge, voire de dopage mĂ©canique.
Oui, mĂ©canique. En 2021 encore, lâUCI inspectait certains vĂ©los Ă la recherche de mini moteurs. Jamais prouvĂ©, mais souvent soupçonnĂ©. Les machines sont contrĂŽlĂ©es, mais peut-on tout dĂ©tecter ?
LâhypothĂšse dâun moteur dissimulĂ© dans le pĂ©dalier nâest plus jugĂ©e farfelue. Simplement difficile Ă prouver. Et donc, Ă interdire.
Le directeur du Tour, Christian Prudhomme, assure ne rien laisser passer. Mais son vrai mĂ©tier est ailleurs : prĂ©server lâimage, Ă©viter la crise, faire avancer la caravane.
â€ïž Et pourtant, le public
Câest peut-ĂȘtre lĂ le plus grand mystĂšre. Le public, lui, ne doute pas. Il revient, chaque annĂ©e. Bord de route, grands-parents en pliants, enfants qui crient pour une madeleine, visages au vent, pancartes faites maison. Le Tour, pour eux, ce nâest pas une multinationale. Câest une fĂȘte.
Certes, le folklore dâantan sâefface : Cochonou reste, mais lâaccordĂ©on a cĂ©dĂ© sa place au rap boum boum, les produits du terroir aux marques mondialisĂ©es. On cĂ©lĂšbre moins la France⊠que le sport market.
Et pourtant, quelque chose persiste. Des gĂ©nĂ©rations se sont passĂ© le relais, comme on transmet une tendresse discrĂšte. Le poids de la nostalgie, de lâenfance, continue de donner aux coureurs les yeux de lâamour. MalgrĂ© tout.
Et puis, il reste lâeffort. Lâincroyable. Le formidable. La force de la jeunesse. Le courage. Le risque. Quand on pense que Kylian MbappĂ© gagne en une heure ce que ces garçons ne gagneront pas en trois semaines⊠on mesure peut-ĂȘtre Ă quel point le Tour demeure une Ă©preuve dâhumanitĂ©.
đ En fin de compteâŠ
Le Tour 2025 sâannonce somptueux. Les coureurs sont affĂ»tĂ©s, les favoris connus, les sponsors ravis, les drones chargĂ©s. DerriĂšre les camĂ©ras et les voitures suiveuses, les mĂȘmes ombres, les mĂȘmes zones grises. Mais devant, une lumiĂšre : celle dâun Ă©vĂ©nement unique, absurde parfois, humain toujours.
Et chaque été, la France retient son souffle. Pour 21 étapes. Et quelques vérités.
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Dans le bus des champions : ce que voit lâIA

Que voit une IA embarquĂ©e dans le bus dâune Ă©quipe du Tour ?
Entre donnĂ©es biomĂ©triques, silences pesants et soupçons flous, elle observe⊠sans juger. JusquâĂ frĂŽler quelque chose dâhumain.