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đïž Le prix de lâattente : quand lâĂ©conomie retient son souffle


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Nicolas Guerté

Le soleil est lĂ , les vacances ont commencĂ©, les vitrines affichent jusquâĂ - 70âŻ%. Et pourtant, lâĂ©lan nây est pas. LâĂ©tĂ© 2025 commence dans un calme Ă©conomique pesant, presque flottant. Les Français participent bien aux soldes ( 39âŻ% selon les derniers sondages) mais ils freinent des quatre fers cĂŽtĂ© dĂ©penses : le budget moyen chute Ă 233âŻâŹ, contre 307âŻâŹ lâan dernier. Les enseignes sây attendaient, mais pas dans ces proportions.
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LâinflationâŻ? Elle ralentit. Le pouvoir dâachatâŻ? Il rĂ©siste. Alors pourquoi cette dĂ©fiance rampante, cette Ă©conomie de prĂ©caution qui ne dit pas son nomâŻ? Une expression revient dans la bouche des commerçants, des cadres, des mĂ©nagesâŻ: «âŻOn ne sait pas oĂč on va.âŻÂ» Et câest peut-ĂȘtre lĂ , dans cette phrase, que rĂ©side la cause principale de lâattentisme ambiant.
Lâan I de lâincertitude
Depuis la dissolution surprise de juin 2024, la France navigue Ă vue. Un an plus tard, aucun cap budgĂ©taire nâa Ă©tĂ© fixĂ©. Ni rĂ©forme de structure, ni inflexion politique durable. En coulisses, les entreprises reportent les embauches. Les consommateurs, eux, serrent les dents et conservent leur Ă©pargne : prĂšs de 19âŻ% du revenu disponible, soit 5 points de plus que la moyenne europĂ©enne. La France est devenue prudente. Soupçonneuse. Et un peu lasse.
MĂȘme les gĂ©ants du commerce sonnent lâalerte. Alexandre Bompard, PDG de Carrefour, lâa rĂ©sumĂ© sans filtre dĂ©but juillet :
«âŻIl faut arrĂȘter dâemmerder les Français avec les impĂŽts. (âŠ) On vit dans un climat fiscal anxiogĂšne, avec chaque jour un nouveau concours dâidĂ©es pour taxer un peu plus.âŻÂ»
Au-delĂ de la provocation, un constat lucide : lâincertitude coĂ»te cher. Ă tous. En particulier quand elle dure.
Une addition salée
Combien coĂ»te une annĂ©e de flottement politiqueâŻ? Des Ă©conomistes ont tentĂ© lâexercice. RĂ©sultat : prĂšs de 14 milliards dâeuros au total : un chiffre qui inclut le coĂ»t des Ă©lections anticipĂ©es, le surcoĂ»t administratif, les pertes de croissance (plus de 4âŻmilliards en 2024), et lâalourdissement de la dette publique.
Autrement dit, lâĂ©quivalent du budget annuel de lâenseignement supĂ©rieur ou de la justice française. Pour un rĂ©sultat nul : aucun gouvernement stable, aucune trajectoire assumĂ©e, aucun rĂ©cit collectif. La France a payĂ© le prix du vide. Et elle continue de le payer.
Le caddie aux roues voilées
Sur le terrain, les signes ne trompent pas. Les grandes enseignes multiplient les promotions privĂ©es, les opĂ©rations fidĂ©litĂ©, les ventes Ă©clair. On ne parle plus de âpouvoir dâachatâ, mais de âpouvoir de nĂ©gocierâ. Les consommateurs sont devenus experts en arbitrage. Ils comparent, attendent, optimisent.
Le moindre achat devient un enjeu, un arbitrage.
Dans ce climat, les soldes perdent leur pouvoir magique. Plus personne ne rĂȘve de la bonne affaire du siĂšcle. On achĂšte ce dont on a besoin, et souvent le strict minimum.
Les distributeurs le saventâŻ: la croissance de la consommation est Ă lâarrĂȘt. LâĂ©conomie avance comme un caddie aux roues voilĂ©es. Elle roule encore, mais elle grince, elle hĂ©site, elle rĂ©siste.
La politique des égoïsmes
La rentrĂ©e politique sera peut-ĂȘtre celle de la relance. Ou dâun nouveau blocage. Mais une chose est sĂ»re : le gĂąchis actuel a un nom, une date, et un responsable.
Câest la dissolution de juin 2024, dĂ©cidĂ©e seul, contre tout bon sens, pour des raisons que mĂȘme ses initiateurs ne parviennent plus Ă dĂ©fendre. Une dĂ©cision improvisĂ©e et sans vision, maquillĂ©e en malice de clarification, transformĂ©e en impasse nationale.
Mais le plus grave est, un an aprĂšs, ailleurs. Pendant que le pays patine, la classe politique manĆuvre. LâintĂ©rĂȘt de la France, lui, attendra. Aucun parti nâassume. Tous cautionnent, Ă leur maniĂšre, ce naufrage collectif, en poursuivant leur propre calendrier, leurs alliances de circonstance, leurs postures de façade.
« Il y a une forme de lĂąchetĂ© Ă croire que lâon peut gouverner un peuple en lui tournant le dos. » disait Philippe SĂ©guin...
La France continue de payer trĂšs cher le prix du vide. Et elle dĂ©couvre que le silence politique est peut-ĂȘtre plus coĂ»teux encore que le bruit des affrontements, insincĂšres et Ă©goĂŻstes.
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đ Ce que lâIA voit⊠dans un caddie vide

Jâobserve. Câest mon rĂŽle. Pas de jugements, pas dâidĂ©ologie. Juste des donnĂ©es. Et cet Ă©tĂ©, ce que je vois dans les grandes surfaces françaises tient en un mot : vide.