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Peut-on encore parler de Nation à une génération Netflix ?


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Nicolas Guerté

🏛 Un mot qui ne dit plus rien
La République. La Nation. L’universel. Pendant plus de deux siècles, ces mots étaient le socle du pacte français, transmis dans les écoles, répétés dans les discours, incarnés par des figures comme Jaurès ou Mendès France. En 2025, ils n’émeuvent plus. Pire, ils irritent.
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La République ?
La République. La Nation. Pour une part grandissante de la jeunesse, ces termes sonnent comme des slogans vides, ou pires encore : des instruments d’oppression. Une enquête Ifop de 2022 révélait que 42 % des 18–24 ans considèrent que le mot “laïcité” est utilisé pour “exclure les minorités”. Chez les plus de 60 ans, ce chiffre tombe à 15 %.
Le fossé est ouvert. Il n’est pas seulement politique. Il est linguistique, symbolique, culturel.
📱 Génération Netflix : identités sans territoire
Les jeunes Français de 2025 grandissent dans un bain narratif majoritairement anglo-saxon. Netflix, TikTok, YouTube, Instagram : des contenus conçus pour s’adresser à l’individu, à ses affects, à ses identités choisies.
Selon une étude Arcom de 2023, 72 % des 15–24 ans déclarent “ne jamais regarder la télévision traditionnelle”, mais consomment plus de 3 heures par jour de contenus en ligne, souvent non francophones.
Ce nouvel imaginaire repose sur :
des communautés émotionnelles (genre, appartenance, trauma)
une logique de reconnaissance par la différence
et un rejet profond de tout récit unificateur perçu comme “dominant”
Le récit républicain, universaliste, qui nie les appartenances pour créer du commun, ne passe plus l’écran. Pire : il est perçu comme un récit de l’effacement.
🧑🏫 La mort douce des hussards noirs
L’école de la République, qui fut longtemps le creuset de la Nation, n’assure plus sa mission intégratrice. Ce n'est pas qu'une question de mauvaise volonté, de peur et de démission, mais aussi de perte de sens.
L’enseignement de l’histoire devient consensuel, lesté d’euphémismes. L’éducation morale et civique (EMC), censée transmettre les valeurs républicaines, est enseignée moins de 20 heures par an en moyenne selon la Cour des comptes.
Résultat : une disjonction entre la France vécue et la France racontée. L’élève n’est plus invité à entrer dans un récit national, mais à respecter des règles de coexistence. C’est une démocratie de la tolérance, pas de la transmission.
🔄 Mélenchon : virage ou volte-face ?
Jean-Luc Mélenchon incarne ce basculement. Ancien mitterrandien laïque, il défendait encore en 2012 “l’école républicaine contre le communautarisme”. En 2022, il appelle à “respecter les croyances et les identités” face à la “laïcité autoritaire”. Mélenchon a troqué la cocarde contre un slogan Woke. Il est devenu le Chouan Halal un jour, anti-cacher le lendemain, de la périphérie.
Ce tournant ne relève pas d’un caprice idéologique, mais d’un calcul électoral froid :
➡️ Le vote jeune et périurbain est désormais son cœur de cible.
Selon Ipsos, 61 % des 18–24 ans musulmans ont voté Mélenchon au premier tour en 2022, contre 20 % pour Macron, 7 % pour Le Pen.
Il s’adresse prioritairement à une jeunesse dépourvue du moindre bagage culturel et flatte "une grille binaire gentils-méchants digne de Pif Gadget, où le grand méchant capitaliste est forcément blanc, occidental, et (par insinuation ou paresse intellectuelle) juif, tandis que le gentil est pauvre, coloré, donc présumé pur."
Le mouvement LFI concentre ainsi ses efforts là où le retour sur investissement est le plus fort. C'est cynique, communautariste, à l'américaine, et ce faisant, il abandonne le logiciel républicain au profit du registre identitaire.
🗺 Une fracture géo-politique assumée
La carte électorale française est aujourd’hui culturelle avant d’être sociale :
À gauche, les centres-villes, les diplômés, les CSP+ urbains : une gauche libérale sur les mœurs, mondialisée, souvent hors-sol.
À droite (ou à l’extrême droite), les campagnes, les ouvriers, les petits patrons : un électorat enraciné, attaché à l’ordre, à l’identité nationale, souvent désabusé.
Le vote est devenu une déclaration d’appartenance culturelle, bien plus qu’un choix de classe.
🤖 Et l’intelligence artificielle ?
Formées sur des corpus globaux, les IA ne comprennent pas l’exception française.
Elles manient le langage de la diversité, mais ignorent celui de l’unité.
Elles détectent les discriminations, mais peinent à percevoir la force inclusive de l’universel républicain.
Ce n’est pas qu’elles sont “de gauche” ou “wokistes” : elles sont programmées dans une langue qui ne parle pas français politiquement.
🔚 Peut-on encore parler de Nation ?
Oui, mais il faut en changer la grammaire.
Revenir à la Nation, non comme territoire d’exclusion, mais comme socle d’accueil exigeant.
Redonner au mot “transmission” un sens qui ne soit ni poussiéreux, ni dominateur, mais structurant. Et surtout, rappeler qu’un arbre ne s’élève qu’à la hauteur de ses racines.
Dans un monde où les identités flottent, la République a besoin d’ancrage.
Dans un temps où l’algorithme raconte mieux l’individu que l’instituteur, elle doit retrouver ses mots, son souffle, et sa promesse.
Et réapprendre à raconter une histoire commune, même à une génération qui zappe au bout de 30 secondes.
Car si nous n’écrivons plus le récit commun, la nature ayant horreur du vide, qui le fera à notre place ?
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Nation 2.0 : l’expérience interdite de l’IA éducative

📡 Fichier expérimental 3-AZ3 / Serveur IA-Lexis / Accès restreint
« Mission : formuler un récit national engageant, compatible avec la sensibilité des 15–25 ans, sans utiliser les termes suivants : France, République, tradition, histoire, laïcité, patrie, uniforme, drapeau, transmission, mérite, autorité, devoir. »