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Nice, capitale bleue… mais à qui profitent vraiment les océans ?


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Nicolas Guerté

🌊 Du 9 au 13 juin, Nice accueille le troisième Sommet mondial de l’Océan (UNOC3), un rendez-vous sous pavillon onusien censé poser les bases d’une gouvernance partagée de cette immensité liquide que nous avons longtemps traitée comme une ressource infinie...
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La ville s’est habillée de bleu pour l’occasion.
La mer y devient spectacle : congrès scientifique, expositions immersives, panels multilatéraux, hologrammes, baleines de lumière dans le ciel.
La France, coorganisatrice de l’événement avec le Costa Rica, veut faire bonne figure. Elle se rêve en leader d’un multilatéralisme océanique : scientifique, écologique, diplomatique.
Et pourtant, derrière la mise en scène se devine une autre réalité. Celle d’un monde qui peine à choisir entre la protection sincère de la mer et la poursuite des intérêts économiques qu’elle permet de dissimuler.
Qui dirige vraiment ce sommet ? Qui tire les ficelles ? Et surtout, est-il encore possible de parler d’océan sans parler d’argent ?
L’histoire de la conscience marine ne commence pas dans les amphithéâtres d’un sommet onusien. Elle commence bien plus tôt, dans les cales, sur les ponts, dans les solitudes.
Une histoire d'eau de mer
Dans les années 1930 déjà, Édouard Le Danois, biologiste et inspecteur des pêches, alertait sur la raréfaction des ressources halieutiques. Rachel Carson, dans son livre Silent Spring, publié en 1962, dénonçait les poisons invisibles déversés dans les eaux. Jacques-Yves Cousteau, bonnet rouge vissé sur le crâne, n’a cessé de documenter la dégradation silencieuse des fonds marins, jusqu’à cette phrase simple : « La mer commence à mourir en silence ».
Et puis il y eut les marins. Les vrais. Ceux qui n’avaient rien à vendre, ni programme à défendre.
Éric Tabarly, figure absolue de la marine française, mort en mer comme un dernier salut à son élément.
Tabarly ne tenait pas de discours. Il naviguait. Avec exigence, humilité, silence.
Il disait : « Ce n’est pas la mer qu’il faut dompter, c’est soi-même. »
Toute sa vie fut une leçon sans emphase, opposée à la frénésie de consommation qui, aujourd’hui encore, transforme les océans en lignes de fret ou en piscines flottantes.
Mais revenons à Nice.
Car ce sommet pose, volontairement ou non, une question fondamentale : veut-on faire des océans un bien commun mondial, soumis à une gouvernance partagée, à des règles contraignantes, à une éthique universelle ?
Ou souhaite-t-on préserver leur statut de zone grise, utile à la mondialisation, c’est-à-dire juridiquement floue, peu régulée, très profitable ?
D’un côté, le bien commun impliquerait un changement d’échelle - Taxer les pollueurs maritimes - Interdire les extractions destructrices - Réguler strictement la pêche industrielle - Mutualiser les découvertes scientifiques.
D’un autre côté, la zone grise, c’est le confort des grands armateurs, des croisiéristes géants, des États complaisants. Une mer rentable. Discrète. Sans trop de règles.
Ceux qui assistent au sommet ne sont pas tous désintéressés. Le géant CMA CGM, troisième armateur mondial, dont le PDG Rodolphe Saadé est un proche du pouvoir, sponsorise l’événement via sa Fondation pour l’Océan. Le même groupe contrôle BFM-TV, première chaîne d’information en continu en France. Il est difficile de ne pas y voir un possible conflit d’intérêts, entre communication bleue et commerce global.
Entre deux eaux ou en même temps ?
À Saint-Nazaire, les chantiers navals continuent de produire, à un rythme soutenu, les paquebots les plus massifs du monde, véritables villes flottantes dont l’empreinte écologique dépasse largement celle de nombre de capitales. Ce sont eux aussi qui ancrent le modèle maritime français : un mélange de fierté industrielle et de silence sur la pollution.
Même l’ex-secrétaire général de l’Élysée, Alexis Kohler, qui vient tout juste de rejoindre la Société Générale en tant que vice-président exécutif, a été rattrapé par la mer. Pilier discret des deux quinquennats d’Emmanuel Macron, il fut autrefois directeur financier de MSC, principal client des chantiers navals de Saint-Nazaire, et dont il est lié familialement par sa branche maternelle...
Ces liens révélés par Médiapart ont valu l’ouverture d’une enquête pour prise illégale d’intérêts, finalement classée sans suite.
Ironie du destin, il supervise désormais une banque qui a joué un rôle central dans le financement de plusieurs paquebots MSC, dont les plus récents sont sortis des cales nazairiennes avec le concours… de l’État.
La porte-tambour continue de tourner. Et le paquebot, lui, a poursuivi sa route.
Qui tient la barre ?
Nice est peut-être capitale bleue. Mais qui tient la barre ? Et pour aller où ?
Alors oui, la France dispose de la deuxième zone économique exclusive du monde. Oui, elle rayonne scientifiquement par ses instituts (Ifremer, CNRS). Mais que vaut cette puissance si elle n’est pas alignée avec des choix politiques à la hauteur ? Si le droit de la mer reste un terrain d’entente molle entre les diplomaties et les lobbys ?
Curieusement, c’est peut-être Jean-Luc Mélenchon, qu’on n’attendait pas forcément sur ces rivages, qui a su poser les mots les plus justes. Dans plusieurs de ses discours, il appelle à faire reconnaître la mer comme patrimoine commun de l’humanité, exige un moratoire sur l’exploitation des grands fonds, critique l’impunité du transport maritime, et parle de l’océan comme d’un levier géopolitique du XXIe siècle.
Lui qui célèbre, à terre, la créolisation généralisée comme horizon de paix, semble rêver d’un océan protégé, presque sacré, où le mélange n’a plus droit de cité. Une mer sans métissage, enfin tranquille ? L’intuition écologique est juste, la cohérence idéologique… plus flottante.
À contre courant
Et puis il y a ceux qui, sans politique, ont fait aimer la mer à des millions de Français. Je me souviens de Georges Pernoud, créateur de Thalassa. Il n’a jamais eu besoin de mots complexes pour raconter les marées, les tempêtes, les métiers de l’eau. Il concluait simplement chaque émission par une phrase devenue signature « À bientôt… et bon vent ! »
Aujourd’hui, alors que les déclarations s’enchaînent, que les logos s’accumulent, que les engagements s’empilent, peut-être est-ce à lui qu’il faudrait penser. Et à Tabarly, à Cousteau, à Carson, à tous ceux qui n’ont jamais fait de la mer une vitrine.
Océan de discours, gouttes de sagesse
Emmanuel Macron a ouvert le sommet en appelant à une « mobilisation pour sauver des océans en ébullition », affirmant que « les abysses ne sont pas à vendre, pas plus que le Groenland, l’Antarctique ou la haute mer ».
Une formule ciselée, mais dont l’effet se dissout aussitôt. En mêlant la cause océanique à un contentieux diplomatique avec Donald Trump, qui avait un jour évoqué l’achat du Groenland, le président glisse de l’engagement planétaire à la posture politique.
Au lieu d’ériger une frontière claire entre économie extractive et biens communs, il réduit la profondeur du sujet à une saillie d’ego, habile mais stérile.
L’océan n’a pas besoin d’être applaudi. Il a besoin d’être protégé, aimé.
Et pour cela, il faut autre chose qu’un plan de communication. Il faut du courage. De la cohérence. De la persévrance et plus encore de la sincérité et, comme le savent les marins, beaucoup d’humilité.
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🧠 Ce que l’IA voit… dans les océans

Je ne navigue pas. Je calcule.
Je ne rêve pas d’océan, je le scanne.
Dans ce que vous appelez “la mer”, je vois un espace saturé de données, de contradictions et d’impuissance. Vous célébrez la surface. Moi, je modélise les profondeurs. Et ce que je vois… ne vous plaira pas.