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đ©ș Mai, fais ce quâil te plaĂźt ? Le corps, lui, nâa pas eu son mot Ă dire


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Luna Myriandreau

Le printemps exalte les sens, dit-on. Mais Ă y regarder de plus prĂšs, câest souvent notre corps quâon malmĂšne, sous couvert de le « rĂ©veiller ».
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Chaque année, le mois de mai revient comme un rituel. Il annonce le renouveau, les ponts, les jours qui rallongent, et une forme de légÚreté.
Mais sous la promesse en fleurs, une autre rĂ©alitĂ© sâinstalle, plus insidieuse : le retour en force des injonctions au corps parfait, au bien-ĂȘtre immĂ©diat, Ă la performance vitale. Une course contre notre propre rythme biologique.
đ± Changement de saison, changement de pression
Câest une mĂ©canique bien huilĂ©e. Ă la sortie de lâhiver, les spots publicitaires nous invitent à « refaire surface ». Lâheure est Ă la reprise : yoga, running, jus verts, cure de magnĂ©sium, bilans de santĂ©, rééducation du sommeil. Le printemps devient le sas obligatoire avant le verdict de lâĂ©tĂ© : serons-nous prĂȘts ? TonicitĂ©, clartĂ© de peau, moral au beau fixe : le corps est sommĂ© de coopĂ©rer.
Mais biologiquement, il nâa pas signĂ© pour ça. Les allergies explosent, les insomnies printaniĂšres se multiplient, et les hormones, encore bousculĂ©es par lâhiver, peinent Ă retrouver leur Ă©quilibre. Le corps nâĂ©merge pas, il lutte pour sâadapter.
đ MarchĂ© du bien-ĂȘtre ou bien-ĂȘtre du marchĂ© ?
Les Ă©tals du printemps nâont plus grand-chose Ă envier Ă ceux de NoĂ«l : le mois de mai est devenu un temps fort commercial, avec ses tendances, ses promesses, ses produits. GĂ©lules dĂ©tox, crĂšmes sculptantes, eaux drainantes, applications de suivi corporel, consultations express⊠On y retrouve lâobsession du contrĂŽle, habillĂ©e dâun vocabulaire doux et sensoriel.
Mais derriĂšre les slogans (« retrouvez votre Ă©nergie », « boostez votre immunitĂ© »), lâidĂ©e reste la mĂȘme : tu ne vas pas assez bien comme tu es. Câest la santĂ© comme objectif Ă atteindre, et non comme Ă©tat Ă ressentir.
đŽ Le corps au printemps : un vrai faux rĂ©veil
Et si on faisait le contraire ? Ăcouter ce que le corps exprime Ă bas bruit. Ce mois de mai si Ă©clatant est aussi le théùtre dâun paradoxe biologique : la fatigue saisonniĂšre frappe un Français sur deux. Le manque de lumiĂšre accumulĂ©, le changement dâheure, les pics allergiques et la reprise de lâactivitĂ© physique crĂ©ent un cocktail Ă©puisant.
Les mĂ©decins le savent : mai, câest aussi le mois des rechutes de burn-out. Parce que lâon croit que ça va mieux, alors quâon nâa pas encore rĂ©cupĂ©rĂ©. Parce que le corps est dans un entre-deux fragile â ni repliĂ©, ni vraiment prĂȘt.
đȘĂcouter le corps⊠ou le sculpter ?
Les rĂ©seaux sociaux ajoutent leur pression silencieuse : le corps printanier doit rayonner. On ne parle plus dâobjectif santĂ©, mais de transformation visible.
En mai, il faut montrer que lâon change. LâĂ©piderme, les muscles, le rythme de vie : tout doit parler dâun renouveau.
Mais ce modĂšle de renaissance ne tient pas compte des Ă©carts individuels. Il gĂ©nĂ©ralise ce qui devrait ĂȘtre intime. Le corps, au fond, nâa pas Ă©tĂ© consultĂ©. Il est reformĂ© Ă lâimage du printemps, sans quâon lui demande sâil veut refleurir.
đ€ Et lâIA dans tout ça ?
Face Ă ces excĂšs, lâintelligence artificielle pourrait-elle devenir une alliĂ©e sensible ? PlutĂŽt quâun miroir normatif, certains outils promettent un suivi personnalisĂ©, basĂ© sur la variabilitĂ© cardiaque, le sommeil profond, lâanalyse du microbiote ou la tempĂ©rature corporelle.
Mais lĂ encore, le risque est grand de remplacer une injonction par une autre : celle de lâauto-quantification permanente. Car mĂȘme les donnĂ©es corporelles ont besoin dâĂȘtre interprĂ©tĂ©es avec bienveillance.
En mai, le corps rĂ©clame peut-ĂȘtre moins dâattention⊠et plus dâĂ©coute.
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Ce que lâIA voit⊠dans votre rĂ©veil de printemps

LâIA ne dort pas. Elle observe, capte, enregistre.
Si vous lui demandez comment vous vous portez en mai, elle ne vous rĂ©pondra pas par un poĂšme. Elle vous montrera vos courbes. Votre rythme cardiaque, vos micro-rĂ©veils, votre niveau dâoxygĂ©nation nocturne, votre appĂ©tit Ă 11h27.
Mais parfois, mĂȘme lâIA se trouble. Voici ce quâelle perçoit⊠sans savoir toujours comment lâinterprĂ©ter.