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La machine à perdre


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François Singer

Et si le problème n’était pas la France… mais son mode d’emploi ?
Administration pléthorique, contrôle à tous les étages, technocratie hors-sol…
Avant même d’agir, l’État vérifie. Résultat : il se paralyse lui-même !
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« Lorsque l’hôpital public était dirigé par les médecins, il y a 17 ans, on était à 5 % de frais de structure. Puis on a confié sa gestion à des administrateurs civils… et on est passé à 34 % de frais de structure.
Ce n’est pas parce que ceux qui dirigent aujourd’hui ne sont pas compétents ou de mauvaise foi. Mais comme tout leur échappe, ils veulent tout contrôler. Et pour contrôler, il faut des normes, des indicateurs, des validations…
🎥 À force de vouloir tout vérifier, on empêche de faire. »
Jean-Louis Borloo, audition au Sénat, avril 2025
L’État qui se contrôle lui-même
Des frais de structure qui passent de 5 à 34 % dans les hôpitaux : ce n’est pas une anecdote. C’est un effondrement. La médecine a été remplacée par des tableurs. L’expérience de terrain par des process. Le bon sens par des procédures. Et cette dérive n’est pas propre à l’hôpital. Elle est partout : école, justice, collectivités locales, culture, énergie.
Partout, on observe le même phénomène : l’État s’est détaché du réel pour se replier sur la gestion de sa propre complexité.
Chaque problème génère une commission. Chaque commission une réforme. Et chaque réforme… un nouvel organe de contrôle. Le millefeuille administratif n’est plus une image : c’est un fait institutionnel.
Une dette structurelle… de structure
On aime accuser les prestations sociales, les retraites ou les indemnités chômage d’être les coupables de la dette publique. Mais les chiffres disent autre chose.
En 2023, la fonction publique d’administration générale représentait plus de 56 milliards d’euros de dépenses, pour des fonctions qui ne produisent rien de tangible. Le coût de la non-décision, de l’inertie, des agences doublons, des audits inutiles, est aujourd’hui abyssal.
Et le pire ? Personne n’envisage sérieusement d’y toucher. Car tout le monde, droite comme gauche, en dépend ou en vit.
L’Europe, URSS administrative du libéralisme
Mais si l’État français a perdu la main, c’est aussi parce qu’il s’est placé sous tutelle. Celle de l’Union européenne, qui cumule l’inefficacité soviétique avec l’idéologie du marché globalisé.
D’un côté, des normes pléthoriques, des exigences procédurales absurdes, des contraintes technico-juridiques qui s’imposent même aux plus petites communes. De l’autre, une liberté totale pour les grandes entreprises, les plateformes, les flux de capitaux et les marchés publics soumis au dumping.
On a donc, dans un même mouvement : l’obsession du formulaire côté citoyen et l’évasion fiscale et sociale côté entreprise. Soit le pire de la gauche technocratique, additionné au pire de la droite libérale.
Le piège parfait
Un pays administré, réglementé, audité, mais paralysé.
Un pays où : le maire n’a plus le droit de rénover une école sans valider 12 normes européennes ; le médecin doit passer plus de temps à remplir des cases qu’à soigner ; l’enseignant est évalué sur ses “compétences transversales” mais ne peut plus faire de dictée.
Et quand on demande pourquoi, on vous répond : “Il faut se conformer”. À quoi ? À qui ? À la machine.
Rompre ou mourir
Il faudra bien, un jour, nommer l’ennemi réel : non pas les riches, ni les pauvres, ni même “Bruxelles” ou “Paris”.
Mais ce système anonyme qui pense à notre place, contrôle à notre place, agit à notre place… et qui, au nom des valeurs de liberté (en réalité, au nom d’un libéralisme sans visage) a confisqué la démocratie réelle.
« La démocratie ne va pas sans la proximité. »
Jean-Pierre Chevènement
À force de vouloir tout maîtriser, on a tout perdu. Même l’essentiel : la liberté de faire.
La France est devenue sa propre machine à perdre.
Et Maastricht, comme certains le pressentaient, une menace existentielle.
« Car le pouvoir qu’on enlève au peuple, aucun autre peuple ni aucune réunion de peuples n’en hérite. Ce sont des technocrates désignés et contrôlés encore moins démocratiquement qu’auparavant qui en bénéficient, et le déficit démocratique, tare originelle de la construction européenne, s’en trouve aggravé. »
Philippe Séguin, Assemblée nationale, 5 mai 1992
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Et si on faisait le contraire ?

Chronique d’un dernier combat contre la machine à perdre
Il s’appelait Gérard Mornac, et il avait fini par croire qu’il n’y comprenait plus rien.
Pas à la vie, non. Ni à son village qu’il dirigeait depuis près de quinze ans avec sa casquette râpée et son bon sens en bandoulière.
Mais à la France. À l’État. À cette République devenue sourde à ses propres serviteurs.