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La liberté sous pression


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Frison Gaspier

Pendant longtemps, le camping-car fut un art de vivre discret. Celui des retraités rêveurs, des baroudeurs méthodiques, des familles un peu bohèmes. Puis le Covid est passé par là, et tout a changé. Explosion des ventes, nouvelles clientèles, files d’attente chez les concessionnaires, ruptures de stock… Le camping-car est devenu un bien de consommation prisé. Presque un produit de luxe. Mais à quel prix ? Et avec quelle qualité ?
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La liberté en kit… à 90 000 €
Depuis 2020, les tarifs des camping-cars ont grimpé en flèche. Là où un véhicule neuf s’affichait à 55 000 €, il faut désormais souvent compter entre 70 000 € et 90 000 €, voire plus pour des modèles pourtant simples. La hausse des matières premières ? Certes. Mais pas seulement.
Dans un marché euphorique, les constructeurs ont aligné les options, rationalisé les modèles… et maximisé les marges. Résultat : un fourgon aménagé standard frôle le prix d’un appartement dans certaines régions françaises.
Selon la Fédération nationale de l’automobile, le prix moyen des camping-cars neufs a progressé de plus de 25 % entre 2020 et 2024, atteignant parfois des sommets pour des véhicules pourtant “standards”.
Des finitions qui déchantent
Le plus frappant, c’est le décalage entre prix et qualité. Témoignages d’utilisateurs déçus - signalements d’infiltrations - fermetures fragiles - composants low-cost - sur les forums spécialisés, la grogne monte !
Le magazine “Auto Plus” a rapporté dans une enquête de mai 2024 que près d’un utilisateur sur deux évoque des problèmes d’étanchéité ou de SAV mal gérés dans les deux premières années.
Certains regrettent leurs anciens véhicules, parfois revendus… et désormais introuvables sur le marché de l’occasion, ou alors à des prix absurdes. Loin d’une montée en gamme, on assiste à une industrialisation du rêve mobile, où chaque minute de fabrication compte plus que la durabilité.
Trigano, l’ogre discret
Derrière cette standardisation, un nom revient sans cesse : Trigano. Le groupe français, numéro un européen des véhicules de loisirs, a su tisser une toile impressionnante, rachetant ou fédérant de nombreuses marques : Challenger, Chausson, Roller Team, CI, McLouis, mais aussi Font Vendôme, Notin, Autostar… Trigano revendique aujourd’hui plus de 50 % du marché français et environ 35 % du marché européen du camping-car.
Une réussite économique, indéniablement. Mais aussi une situation proche du monopole de fait, où le consommateur pense avoir le choix, alors qu’il navigue entre des clones différenciés surtout par les logos.
Libertium : un réseau de distribution intégré
Ce que beaucoup ignorent, c’est que Trigano ne vend pas seulement les camping-cars : il contrôle aussi, en grande partie, leur distribution.
En 2022, le groupe a regroupé ses principales enseignes de vente sous une bannière unique : Libertium. Ce réseau compte désormais 78 concessions réparties sur tout le territoire français, selon le site officiel Trigano.fr. Il regroupe des enseignes historiques telles que CLC, SLC, Loisiréo, Hall du Camping-Car, Europ’Holidays, Thellier Voyages, etc.
De fait, les acheteurs sont rarement en position de force. Peu de concurrence réelle, délais imposés, SAV parfois lacunaire. De nombreux témoignages sur les forums spécialisés critiquent un service après-vente centralisé et peu réactif. Même les vendeurs sont contraints de rester discrets sur les défauts constatés : leur marge dépend de leur fidélité au groupe.
La presse spécialisée : complice involontaire ?
Devant un tel constat, on pourrait s’attendre à une salve d’enquêtes rigoureuses. Mais du côté de la presse spécialisée, c’est silence radio.
Rares sont les critiques franches, inexistantes les remises en cause profondes. Pourquoi ce mutisme ? Parce que la plupart de ces magazines vivent… des publicités des constructeurs eux-mêmes.
Résultat : des bancs d’essai qui ressemblent à des concours de compliments, façon École des fans. L’indépendance éditoriale s’étiole dans un marché verrouillé.
Certes, les réseaux sociaux s’invitent parfois dans le débat, mais sans les outils ni les exigences du journalisme. Et chacun prêche surtout pour sa chapelle…
Une bulle prête à éclater ?
La bulle va-t-elle éclater ? Difficile à dire. La location entre particuliers se développe, les vans artisanaux séduisent une nouvelle clientèle, et certaines marques étrangères tentent d’émerger.
Mais tant que le rêve de liberté restera monétisable, les grandes enseignes continueront à vendre, au prix fort, une aventure de plus en plus formatée.
Une liberté mal comprise
Mais l’avenir de l’itinérance ne dépend pas que des constructeurs. Le comportement des usagers pèse lui aussi sur l’image du camping-car.
Stationnements anarchiques, parfois favorisés par des applications insuffisamment régulées comme Park4Night ou Caramaps, créent des tensions locales. Aires improvisées, incivilités, vidanges sauvages, tapage nocturne : certains riverains dénoncent une dérive du tourisme nomade, loin de l’esprit d’autonomie responsable qui a longtemps structuré cette communauté.
Le phénomène est encore plus flagrant avec les vans aménagés, souvent dépourvus de toilettes, ce qui pousse certains à des pratiques peu reluisantes.
Dans certaines communes, les interdictions se multiplient, favorisant le développement de parkings payants de plus en plus chers, comme ceux du réseau Camping-Car Park ou les aires de services privatisées.
Après des années d’efforts pour améliorer la réputation des camping-caristes, celle-ci est en train de se dégrader à nouveau. Et c’est toute une communauté qui risque d’en payer davantage encore le prix.
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Ce que l’IA voit… dans les plans des camping-cars

Entre constat d’usure et projections inspirées
L’intelligence artificielle a analysé des dizaines de plans récents. Pas pour juger, mais pour comprendre. Voici ce qu’elle remarque :