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9 mai : victoire, mémoire et mensonges. Ce que l’histoire ne dit pas.


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Nicolas Guerté

Même jour, deux récits : l’Europe rêve d’unité, la Russie parade en vainqueur.
Mais ni Bruxelles ni Moscou ne racontent toute l’histoire.
Derrière le 9 mai, il y a les pactes honteux, les silences stratégiques — et une vérité que personne n’aime regarder en face.
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Une même date, deux célébrations… et un gouffre de mémoire
Chaque 9 mai, l’Europe et la Russie s’adonnent à une étrange chorégraphie commémorative. À l’ouest, on célèbre la paix. À l’est, on glorifie la victoire.
Le même jour, mais deux récits — et rarement le même livre d’histoire.
Du côté de l’Union européenne, c’est la fameuse déclaration Schuman (1950) qui est mise à l’honneur : premier pas vers la CECA - Communauté Européenne du Charbon et de l'Acier - censée rendre la guerre « impensable et matériellement impossible » entre la France et l’Allemagne.
L’acte fondateur d’un rêve supranational.
En Russie, on célèbre la capitulation allemande du 9 mai 1945, effective à Moscou. Une victoire militaire éclatante, au prix d’un sacrifice humain colossal : près de 27 millions de morts soviétiques.
Cette fête, devenue instrument de propagande, alimente un roman national de plus en plus martial.
Mais ni à Bruxelles ni à Moscou, on ne dit tout. Car la mémoire est un filtre, et l’histoire, une matière vive.
L’URSS, de complice à vainqueur ?
Le 23 août 1939, l’Union soviétique signe avec l’Allemagne nazie le pacte Molotov-Ribbentrop. Un accord de non-agression assorti d’un protocole secret : le partage de la Pologne et des sphères d’influence sur l’Europe de l’Est.
Le 17 septembre, après l’invasion allemande, l’Armée rouge entre à son tour en Pologne. S’ensuivent l’annexion des États baltes, l’attaque de la Finlande, l’occupation de la Bessarabie. Staline n’a pas résisté à Hitler, il l’a d’abord aidé.
Ce n’est qu’après la trahison de l’opération Barbarossa (juin 1941) que l’URSS entre en guerre contre l’Allemagne. La suite est incontestable : Stalingrad, Koursk, Berlin. La victoire soviétique est réelle, et chèrement payée.
Mais dans le récit officiel russe, le pacte de 1939 est effacé. L’histoire commence en 1941, avec la souffrance héroïque et la libération.
Celui qui rappelle les faits gênants est accusé de trahison. L’amnésie est devenue doctrine.
Les États-Unis, l’Europe… et la géographie oubliée de la guerre
Les États-Unis n’entrent en guerre qu’en décembre 1941, après l’attaque de Pearl Harbor. Avant cela, Roosevelt soutient Londres via le prêt-bail, mais reste neutre. L’Europe brûle seule.
De 1939 à 1941, la Pologne est dépecée, la France capitule, la Grande-Bretagne résiste, et l’URSS pactise puis se retourne. Pendant ce temps, les États-Unis restent à distance. Ce n’est qu’en 1944, avec le débarquement en Normandie, qu’ils posent le pied sur le continent.
L’apport américain est immense, mais tardif. Sans leur logistique, l’Allemagne n’aurait sans doute pas chuté. Mais présenter les États-Unis comme les sauveurs désintéressés de l’Europe relève du mythe. Leur entrée en guerre fut dictée par leurs intérêts géopolitiques, pas par altruisme.
Après 1945, le Plan Marshall, l’OTAN, puis l’exportation culturelle et économique imposent un fait : l’Europe de l’Ouest devient un satellite stratégique de Washington.
L’après-guerre : alignements, silences et Europe sous influence
À la Libération, deux blocs s’imposent. Et l’Europe, affaiblie, devient un champ de forces.
À l’Ouest : aide américaine, relance industrielle, économie de marché. En échange : alignement stratégique.
Le projet européen (CECA puis CEE) s’inscrit dans cette logique. Jean Monnet, architecte discret mais influent, fut conseiller de Roosevelt dès 1940. L’Europe est pensée comme un rempart anticommuniste, pas comme une communauté des peuples.
À l’Est : soviétisation accélérée, républiques “populaires”, répression des révoltes (Berlin 1953, Budapest 1956, Prague 1968).
La gauche occidentale, fascinée, ferme parfois les yeux sur les crimes de Staline. L’aveuglement est partagé.
L’Europe, coincée entre deux empires, n’est ni libre ni souveraine. Elle construit une paix fragile sur des bases extérieures.
Schuman, Monnet, De Gaulle : trois Europe, un seul paradoxe
Robert Schuman, catholique lorrain, naturalisé français, vote les pleins pouvoirs à Pétain en 1940.
Résistant discret, il devient l’homme du consensus européen, proche des milieux chrétiens-démocrates, et soutenu par Washington.
Jean Monnet, technocrate de l’ombre, pense l’Europe comme un marché, non comme une nation.
Il rejette les souverainetés, croit aux convergences économiques. Sa vision est fonctionnelle, apolitique, déterritorialisée.
Et puis il y a De Gaulle. Sceptique, méfiant, isolé. Il moque l’Europe des traités — “L’Europe, l’Europe, toujours l’Europe !” — mais rêve d’une Europe des nations, indépendante, libre, sans tutelle américaine ni soviétique.
En 1963, il oppose son véto à l’entrée du Royaume-Uni dans la CEE, craignant une “tête de pont américaine”. En 1966, il retire la France du commandement intégré de l’OTAN.
Et s’il avait été le seul vrai européen souverainiste ? Sa clairvoyance sur le Royaume-Uni et son souci d’une Europe libre, et non alignée, sonnent aujourd’hui d’une étonnante modernité.
Entre roman fondateur et mémoire refoulée
Le 9 mai a quelque chose d’élégant. Une date sans sang, sans combat, dédiée à l’unité. Mais cette élégance repose souvent sur l’oubli volontaire.
À Moscou comme à Bruxelles, on simplifie, on idéalise, on édite le passé. Les silences deviennent outils diplomatiques. L’Europe s’invente un conte de fées pacifiste ; la Russie, une épopée glorieuse. Toutes deux bloquent l’histoire au moment qui les arrange.
Mais une Europe fondée sur des omissions n’est pas une Europe forte. Une mémoire triée, instrumentalisée, devient vulnérable. Et si défendre le projet européen, c’était d’abord oser dire tout ce qui l’a précédé ?
Peut-être que le vrai risque, en ce 9 mai, n’est pas d’oublier la guerre.
Mais d’oublier comment elle fut réellement menée, par qui, et pourquoi.
L’Europe contemporaine n’est pas née d’un miracle. Elle est née d’un tissu de compromis, de pressions, de renoncements lucides. Et c’est peut-être dans le réel, pas dans le rêve, qu’elle trouvera la force de se réinventer.
🧠 Cet article a été coécrit avec l’intelligence artificielle. Il vous a plu, surpris, enrichi ? Soutenir, c’est partager :
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Et si l’IA réécrivait l ’histoire du XXe siècle… sans idéologie ?

La mémoire froide
L’intelligence artificielle ne commémore rien. Elle n’a pas d’émotion, pas d’attachement, pas de deuil à faire.
Lorsqu’on lui demande de raconter l’histoire, elle ne cherche ni des héros ni des monstres. Elle cherche des régularités. Des données. Des enchaînements. Des causalités.